La cheffe
SANGITA TRIPATHI
Passion
Passion. Voilà le mot qui me guide et me tient depuis que j’ai découvert la cuisine à 11 ans dans un atelier organisé par mon professeur de français. A partir de ce moment, je dévore les livres de recettes comme s’il s’agissait de romans. D’ailleurs, ce sont des romans : un début, une trame, une chute…
Je n’ai plus jamais quitté la cuisine, même lorsque mon parcours atypique aurait pu m’en éloigner.
La vie est faite de rencontres,
de hasards qui n’en sont pas et de découvertes.
Parcours
Alors que j’étudie à l’université, j’envoie plus d’une centaine de CV dans différentes maisons. Il m’en reste un dans la main. Celui-là sera pour la Tour d’Argent. Claude Terrail, le propriétaire, m’appelle et m’embauche dans la foulée. Deux étés de suite, je travaille au garde-manger. Je prépare les entrées froides et je finis certains desserts.
Je termine en parallèle mon DEA de relations internationales à l’INALCO. L’un des seconds me propose alors de me prendre en apprentissage. Après de nombreuses hésitations, je refuse sa proposition. Car il se trouve que je suis également escrimeuse au sein de l’équipe de France et qu’il est temps pour moi de préparer les JO de Sydney de 2000.
Alors que toute l’équipe de France se trouve au Château de Divonne, je retrouve par hasard Michel de Matteis, l’ancien second à la Tour d’Argent. Un grand moment d’émotion !!
Je m’apprête à intégrer le programme pour athlètes de haut niveau à Sciences Po. Avant la rentrée, je pars en vacances. C’est l’occasion pour moi de réfléchir à ce que je veux faire de ma vie. Un mois plus tard, je décide d’abandonner Sciences Po et de passer le CAP de cuisine en candidat libre. Nous sommes en 2003. J’ai 36 ans. Un an plus tard, j’abandonne définitivement l’escrime. Je plie bagage pour m’installer à Marseille et travailler dans différents restaurants. J’ai un souvenir ému pour cette vieille maison où la cuisine n’est tenue que par des femmes. J’y apprends la cuisine à l’ancienne et les recettes provençales.
En 2006, je suis toujours à Marseille et je passe mon CAP de pâtisserie en candidat libre. Je me rends compte que la pâtisserie et la cuisine ne sont pas le même métier. L’organisation du travail et les gestes sont différents. Il faut que j’apprenne. Je contacte Stéphane Glacier, meilleur ouvrier de France. Je fais à nouveau mes cartons et remonte à Paris pour entrer chez Frédéric Lalos puis chez Stéphane Glacier. Pendant 6 ans, j’apprends mon métier de pâtissière. Il me faut être douce et physique à la fois.
C’est un engagement du corps.
Force et finesse. Fermeté et délicatesse.
En 2013, c’est la naissance de « Rue de l’Etoile ».
A la fin de la journée, je sens le gâteau. Comme une douceur. C’est bon et chaud. Et j’aime ça.